A l’heure où la délinquance des mineurs fait régulièrement les gros titres des médias, des voix s'élèvent pour réclamer le retour à une justice plus expéditive envers les jeunes. Quelle est la philosophie du droit pénal des mineurs en Suisse ? Comment s’applique concrètement la dimension éducative de notre système ? Et est-il trop laxiste comme certains le dénoncent ?

Plongé au cœur système judiciaire vaudois, pour suivre le travail quotidien de son Tribunal des mineurs. Nous assistons à une audience d’instruction menée par le juge Alain Meister, mettant aux prises un jeune casseur et un témoin l’ayant vu commettre des déprédations.

Nous nous rendons ensuite sur les hauteurs de Lausanne, au centre fermé de Valmont, chargé de la détention et de l’observation d’adolescents sous surveillance judiciaire. Le juge participe une « réunion de réseau » qui a pour but de mettre en place les mesures adéquates pour le jeune Pierre*. Cet adolescent parfois violent multiplie les fugues et commet des brigandages. Son dossier s’épaissit semaine après semaine…

Parmi les mesures les plus lourdes prononcées par la justice des mineurs, il y a le placement dans une institution, ouverte ou fermée, censée apporter au jeune délinquant une structure faisant parfois défaut au niveau familial. C’est le cas de Jean*, suivi depuis 2 ans par la juge des mineurs Bluette Chevalley.

Ce jeune Vaudois lui a donné du fil à retordre, mais son dernier placement, au sein des Foyers des Rives du Rhône à Sion, semble porter ses fruits. Il est placé pénalement depuis un an dans cette institution spécialisée dans la prise en charge des personnes dépendantes.

Face à sa juge, Jean va se confier d’une manière touchante et porter un regard étonnant de lucidité sur son passé de délinquant. S’il avait été emprisonné, le jeune homme aujourd’hui âgé de 19 ans ne sait pas ce qu’il serait devenu… mais sûrement pas un enfant de chœur.

*prénoms fictifs

Un reportage de Valérie Kernen, réalisé par Jean-Philippe Zwahlen et présenté par Marc Giouse.